dimanche 13 novembre 2016

Puits'art à l'heure africaine : Paul Fabre


Dans l'exposition qu'il a lui-même conçue et installée ce samedi à Notre-Dame des Neiges, Guillaume Benoist, directeur du Musée Matheysin, prenait la parole ce samedi pour évoquer la vie extraordinaire de Paul Fabre. 
Né à Entraigues en 1894, Paul Fabre a posé sur son époque un regard de résistant, d'humaniste et d'écrivain. Ce fils de berger veut être un acteur de son siècle, au Front en Belgique comme auprès de ses élèves en Moselle reconquie, en Afrique noire, au Peychagnard ou à La Mure... Il crée une école à Abéché en 1923 au moment où le Tchad est une colonie française. 
De cette expérience, il tire deux romans autobiographiques : "La randonnée" puis "Les heures d'Abéché", prix de littérature coloniale en 1936. Son troisième roman "Jean, berger d'Entraigues" publié après-guerre, est d'abord censuré par Vichy. 
Avec son épouse Henriette et son fils Henri, alors étudiant en médecine, Paul Fabre soigne et abrite des résistants cachés dans leur logement de l'école Perouzat à La Mure. Leur fille Paulette doit céder son lit aux blessés. 
A la Libération, l'instituteur est nommé dans le Conseil municipal mais démissionne l'année suivante en même temps qu'il quitte le PCF. Le couple Fabre se retire finalement à Entraigues, et se consacre à la botanique, aux champignons, aux escargots, aux conversations patoisantes sur les flancs du Gargas ou sur les bords de la Bonne et enfin entretient une riche correspondance avec l'Afrique et le Tchad en particulier. 
Leur fils Henri (Dr Henri Fabre, pionnier de la contraception et du planning familial à Grenoble) repose à leurs côtés à Entraigues depuis 2012. Leur fille Paulette a légué au musée de La Mure documents et objets de famille en 2011.